PARFUM VANILLE : UN INGRÉDIENT AUX NOMBREUX SECRETS !
Les secrets de la vanille, pourquoi on adore son parfum ? Une épice aussi douce qu’entêtante, de multiples vertus; cette vedette de la parfumerie a une influence sur le monde entier, et fait le bonheur des parfumeurs ! Douce et animale, ses notes gourmandes contrastent avec ses facettes cuirées, qui adoucissent, réchauffent et enrobent les parfums les plus uniques ! On vous dit tout sur cet ingrédient iconique de la parfumerie.
L’unique orchidée au doux parfum de vanille !
Dans les sous-bois des régions tropicales humides, pousse une mystérieuse liane le long de son ombrière. Connue sous le nom de vanillier, cette orchidée très délicate cache des fruits comestibles, appelés gousses. Verts et dodus, de 7 à 25 cm de long, ils donnent naissance à une épice : la vanille.
Parfum et vanille, l’histoire d’un ingrédient star
Débarquement de la vanille au XVIIe siècle !
Ce sont les Totonaques, occupants des régions côtières du golfe du Mexique, qui produisaient la vanille et en approvisionnaient l’empire aztèque. Il paraît même qu’ils l’utilisaient pour aromatiser leurs boissons au cacao !
A sa découverte au XVIe siècle par les espagnols, lors de leur conquête du continent américain, la vanille débarque à la cour d’Espagne, franchit les frontières, et suscite un véritable engouement en Europe. De plus en plus appréciée à la cour de France, un édit Royal établit son monopole de vente en 1962. Ce n’est qu’au début du XIX siècle que la vanille arrive alors à Bourbon, sur l’Ile de la Réunion. Cependant, il est impossible d’y obtenir les fameuses gousses…
Comment obtient-on la vanille en parfumerie ?
Revenons alors au Mexique, son pays d’origine. Ici bas, la vanille est fécondée par une petite abeille : le mélipone. En butinant les fleurs, il réunit les organes mâle et femelle de la fleur pour donner naissance à la gousse.
Mais ce fameux Mélipone ne vit pas à la Réunion. Ce n’est qu’en 1841, qu’Edmond Albius, esclave botaniste, découvre comment féconder manuellement les fleurs de vanille à l’aide d’une pointe de bambou. Incroyable mais vrai : aujourd’hui, une ouvrière peut féconder 1000 à 1500 fleurs par jour !
Un cycle de maturation presque humain ?
Comme pour l’homme, c’est 9 mois après la fécondation, que les gousses s’annoncent matures pour quitter leur vanillier mère ! La première étape d’échaudage consiste à les plonger 3 minutes dans une eau à 65°C, permettant de stopper net leur maturation, mais aussi de déclencher le développement des arômes. Ensuite, sous étuve pendant 12h, la vanille prend sa jolie couleur chocolat et développe son somptueux parfum. Pendant les 15 jours suivants, les gousses sèchent au soleil et continuent à développer leurs arômes et effluves, ainsi que leurs multiples vertus !
Aujourd’hui et depuis de nombreuses années, c’est à Madagascar que 60 à 80% de la production mondiale se trouve.
L’extraction de la gousse de vanille en parfumerie !
L’extraction au solvant volatil de la vanille permet de dissoudre la gousse dans un solvant que l’on laisse ensuite s’évaporer. Les gousses sont alors immergées dans une cuve appelée extracteur, puis soumises à des lavages à l’éthanol, solvant qui se charge de l’odeur vanillée, avant d’être porté à ébullition.
Résultat : l’évaporation du solvant donne naissance à une pâte très odorante appelée résinoïde. Après d’autres lavages à l’éthanol et plusieurs glaçages, la concrète purifiée donne naissance à l’absolue vanille. Et c’est elle que tout le monde s’arrache !
Le parfum vanille, une odeur adorée
L’industrie de la vanille, le parfum préféré des français !
La gousse de vanille est surprenante, non seulement par sa richesse olfactive désarmante mais aussi par sa nature botanique. Il faut savoir que l’industrie agroalimentaire représente 80 à 85% de la demande en vanille, et surtout à destination des plus petits ! Naturellement douce et légèrement sucrée, elle est la reine des plus gourmands. En effet, particuliers, artisans chocolatiers et glaciers, cuisiniers et pâtissiers en sont très fervents, tout comme les industries du cosmétique et de la parfumerie !
Cette épice à la renommée gustative est aussi réputée pour ses effets stimulants. Elle permet de lutter contre la fatigue, aussi bien intellectuelle que physique, et est aussi dotée de propriétés qui stimulent l’appétit, facilitent la digestion ; et aident à lutter contre l’hystérie et la dépression. Incroyable cette vanille !
Le vanille, un parfum entre bonheur et plaisir ?
Très enveloppante, la gousse de vanille se décline sous une complexe palette de notes lactées, amandées, miellées, fumées, anisées, poudrées, cacaotées, fumées, boisées, tabassées, rhumées, baumées, animales…
Envoûtante et généreuse, elle invite à la douceur.
Hypnotique et sensuelle, elle incite au péché.
Son addiction ensorcèle et c’est pour cela qu’elle est tant convoitée en parfumerie !
La vanille, star de la parfumerie
Le parfum vanille, trop cher pour être vrai ?
Côtoyant les 170€ le litre, peu de parfums contiennent des extraits de vanille naturelle. Elle est souvent substituée par des accords moléculaires vanillées synthétiques bien plus sucrés, qui la remplacent ou la subliment.
Trois formes de la vanille sont alors utilisées en parfumerie :
– L’absolue vanille, obtenue après extraction au solvant volatil des gousses. Son odeur cuirée, chaude, balsamique, presque fumée, est moins gourmande que celle que nous avons en tête. La gousse a en effet un sillage complètement animal !
– La vanilline et la puissante éthyl-vanilline, molécules de synthèse bien moins onéreuses. Toutes douces et poudrées, voici les vanilles gourmandes, presque lactées, avec toute la rondeur qu’on aime.
– La teinture de vanille qui consiste à faire macérer des gousses fendues dans de l’alcool pendant environ 1 mois. Technique très rare que la maison Guerlain utilise encore rarement, avec un profil olfactif qui se rapproche de l’absolue.